Je n’ai jamais oublié la splendeur des hommes, les mains serrées sous la pluie battante, la demeure accueillante de ceux qui repensaient obstinément le partage du bonheur. J’ai tant de fois communié avec l’invisible. La jeunesse du monde ne disparaitra jamais. Nous la porterons au-delà de nos pénombres. Nous caresserons jusqu’à notre dernier souffle sa crinière un peu folle. Elle ne fut jamais violence mais ferveur dans l’huile stagnante de nos erreurs. Il ne faut jamais fêter les départs mais plutôt les arrivées. Toujours ne garder que le meilleur de ce qui tombe de la mémoire.
Bruno Ruiz, 2019
Peinture : Edvard Munch, Le Soleil, 1919-1913