Et nous serons restés par le pacte des anges
Liés aux corps de feux des bûchers dérisoires
À chercher la formule aux magies d’être ensemble
Ma sorcière guérie sous des lampes d’amour
Femme blessée d’avoir été si peu aimé
Je suis encore à toi à la tombée des rides
Aux fleurs salées qui vont des larmes à la terre
Souriant accroché à l’arbre qui dérive
Et tu m’auras guidé là où le temps s’efface
Délivrance du monde ô ma définitive
Glissée rêveuse au banc posé sous les étoiles
Sur nos mains cet envol de mots d’ailes et de livres
Car nous n’avons plus peur et au soleil nous sommes
Délaissant l’envolée par la fenêtre ouverte
Aux cires parfumées du désordre qui chante
Quand la douceur des bois nous apprend la patience
Ainsi nous serons là gravissant des aurores
Des brûlures aux corps décatis ma présence
Comme un lien dénoué un chevreuil sur la lande
Ô ma campagne nues aux cercles des pivoines
Voici le temps sommé de vivre avec les ombres
Ô toi mon endormie ma foule et mon silence
Qui de nous restera seul sur l’embarcadère
Pour aimer celle qui de sa vie nous prolonge
Car nous serons restés par le pacte des anges
Liés aux corps de feux des bûchers dérisoires
À chercher la formule aux magies d’être ensemble
Ma sorcière guérie sous des lampes d’amour
Bruno Ruiz, inédit, 2009